Recherches paléontologiques et géologiques le long de l'A16
1. Litho- et biostratigraphique du Jurassique supérieur de la Transjurane
La lithostratigraphie consiste à regrouper les couches géologiques en fonction de leur aspect dans le terrain, de leur nature (calcaire, argileuse, etc.) et de leur contenu fossilifère. On constitue ainsi des ensembles appelés «Formations», elles-mêmes divisées en «Membres» dont le nom reprend celui du lieu où les couches concernées sont bien visibles (Membre du Banné faisant référence à la colline dite du Banné située au-dessus de Porrentruy, Formation de Vellerat, etc.).
Actuellement – c’est notamment le cas dans la chaîne jurassienne – la nomenclature lithostratigraphique varie fortement d’une région à l’autre, ce qui pose des problèmes de comparaison évidents. Constitué dans les années 2000, un groupe de travail pour la stratigraphie du Jura a pour but d’harmoniser cette terminologie et de fournir aux scientifiques un langage commun pour leurs travaux, en particulier la réalisation de cartes géologiques.
Documentation géologique dans la carrière de Vabenau, près de Courgenay. On distingue clairement, en haut de la falaise, les niveaux marneux du membre du Banné. © OCC-SAP.
Les fouilles mésozoïques de la Paléontologie A16 recoupent essentiellement deux étages stratigraphiques : l’Oxfordien au nord de l’Ajoie et le Kimméridgien dans la région entre Porrentruy et Courtedoux. Les ensembles lithostratigraphiques concernés vont de la formation de St-Ursanne (Oxfordien inférieur à moyen) à la base, jusqu’à la formation de Reuchenette (Kimméridigien inférieur à supérieur).
Le but de cette étude est de compiler les observations lithologiques et sédimentologiques pour proposer une redéfinition de la succession lithostratigraphique en Ajoie, en précisant et définissant notamment les membres et formations susceptibles d’être cartographiés.
Les données de terrain proviennent essentiellement des chantiers de fouille et des tranchées de sondages, mais aussi de nombreux forages réalisés par des bureaux privés de géologie le long de la Transjurane. Les coupes et les forages sont levés en détail en caractérisant chaque faciès selon les classifications de DUNHAM (1962), FOLK (1962), et FLÜGEL (2004) et selon leurs propriétés physiques et sédimentologiques (couleur, litage, cassure …). L’échantillonnage est systématique pour l’étude des microfaciès (lames minces), la minéralogie (RX) et les microfossiles (lavage, tamisage et picking des sédiments).
Documents :
JÜRGEN REMANE † et al. 2005. Directives pour la nomenclature stratigraphique.
Comité suisse de stratigraphie. Eclogae geol. Helv. 98. 385–405.
Bibliographie:
DUNHAM, R. J. 1962 : Classification of carbonate rocks according
to depositional texture. American Association of Petroleum Geologists Memoir 1, 108-121.
FLÜGEL, E. 2004 : Microfacies of Carbonate Rocks. Analysis, Interpretation, Application. Springer Verlag, Heidelberg, 997 p.
FOLK, R.L. 1962 : Spectral subdivision of limestone types. American Association of Petroleum Geologists Memoir 1, 62-84.
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